(French) Le Monde Anglo-Saxon du XXI° Siècle: Retour au Féodalisme
ORIGINAL LANGUAGES, 9 Apr 2012
Frédéric Beaugeard – Global Europe Anticipation Bulletin-GEAB
Lorsqu’il s’agit de comprendre le Monde Contemporain en vue d’en analyser ses possibles futures évolutions, force est de constater que le principe apparent de synergie regroupant les différents éléments le composant n’était qu’une apparence trompeuse. Les principaux acteurs de la Modernité, Europe, Russie-Union Soviétique, et Japon du XIXème et XXème siècle en compétition, se soumettront progressivement à l’impérialisme des USA dont le fondement théorique est basé sur une association à son modèle de libéralisme économique, principalement à son profit, accentué par son hégémonie technologique et militaire.
Maintenant que la propagande anglo-saxonne sous sa forme néolibérale, en pleine hubris, usant de la notion d’une mondialisation heureuse, suivant naturellement celle occidentale de progrès (CF : utopies, colonisation), craque de toutes parts, suite à une réduction progressive, mais forte, des redistributions sociales depuis les années 70, aggravée dans les années 80 par une financiarisation hasardeuse de son économie et la délocalisation de ses moyens de production, nous assistons à l’essor économique de nouveaux acteurs géopolitiques et à leurs revendications culturelles. Les différentes zones civilisationnelles se différencient en retrouvant de nouveau leur patrimoine historique. Les divergences d’intérêts même de leurs alliés inégaux, s’accentuent, comme ils ne sont plus pressés de se joindre de leur coté à une éventuelle nouvelle Guerre Froide.
Il est opportun de retracer le parcours de création historique d’un Monde Anglo-Saxon en processus d’isolement, se redéfinissant certainement dans un premier temps sur ses propres bases ethnocentristes (aux valeurs essentiellement conservatrices), se repliant ou choisissant la fuite en avant, pour en présager son évolution. Évolution qui prendra peut être la forme d’une “révolution morale” chrétienne et néolibérale (CF : Républicains, Évangélistes, Tea Party, Libertarians, extrême-droites, corporations, et complexe militaro-industriel).
La base des rapports entre individus dans la société anglo-saxonne est le principe d’inégalité, consécutif d’une sortie inachevée du modèle monarchique en Angleterre. A la chute de Cromwell, le rétablissement d’une royauté précédemment en banqueroute qui avait créé un parlement (CF : Charte de Couronnement en 1100, la Grande Chartre et Habeas Corpus constitutifs d’une fronde de la noblesse en 1215), en espérant ainsi en contrepartie pouvoir lever de nouveaux impôts, poursuit l’embourgeoisement de l’aristocratie, tout en aidant la bourgeoisie à accéder à l’aristocratie (CF : Bill of Rights 1689). L’expulsion des iles britanniques des paysans pauvres écossais et irlandais vers les possessions d’outre-mer, couplée à la reproduction physique de son clergé protestant, batards et domestiques de l’aristocratie, créeront une société particulière au fil du temps, axée sur la propriété privée et l’affairisme, l’autorité et l’exclusivité des classes dirigeantes.
La convergence de pensée de l’Empirisme anglais d’avec l’expérience de l’Europe Continentale du Siècle des Lumières (CF : universalisme des Droits de l’Homme et contrat social français, l’idéalisme allemand), déclinera à mesure de son accession à une hégémonie mondiale. Le pragmatisme économique et social, centré sur les implications pratiques, l’action, l’immédiateté et le relativisme, prenant alors le pas, surtout aux USA, sur les questions morales (CF : R. Rorty « Ironisme »).
L’autonomie territoriale et fiscale, déjà au XIVème siècle, de la City de Londres, des banques, des bourses, et des compagnies maritimes seront propices au développement du libéralisme en Angleterre, selon le modèle financier semi-démocratique hollandais, puis aux USA (CF : création de New-York). Les cités marchandes de la Baltique ayant pu promouvoir un modèle différent de commerce international seront détruites avec la création de la Russie moderne, celles de l’Italie déclineront inexorablement depuis la découverte des nouvelles Routes vers les Indes et la rapacité douanière du Moyen-Orient après les croisades et la chute de Byzance.
L’industrialisation naissante sera consécutive de l’établissement de larges fiefs de production agricole dans les terres conquises écossaises et irlandaises capables de financer la spéculation, de nouveaux moyens de productions, et l’exploitation de richesses en Angleterre et dans l’Empire. Les classes pauvres anglaises fourniront les soldats à l’armée qui sera financée par les banques pour ouvrir de nouveaux marchés et ressources aux industriels. Aux USA de même, au détriment des amérindiens, s’établiront de larges fermes exportatrices rapidement mécanisées, qui draineront les populations paysannes européennes ne pouvant produire autant sur leurs surfaces agricoles réduites. Une partie de ces immigrés fournira la main d’œuvre des usines principalement aux mains de riches anglais partis aux Amériques pour accroitre leurs richesses (CF : WASPs) : metallurgie ; textiles (laines R-U et Australie, coton USA) ; mines : charbon, métaux, potasse (Amérique du Sud début du néo-colonialisme – Canal de Suez et du Panama).
L’esclavage sera aboli dans l’Empire Britannique grâce à la mécanisation le rendant trop cher (celui moderne, dit du XIXème siècle, rétabli actuellement en Chine). La domesticité demandant plus d’éducation, et de coopération, perdurera en Angleterre et dans les colonies. Elle sera même remise au goût du jour par Margaret Thatcher mettant au pas la masse ouvrière, et ainsi clôturant une période socialisante au milieu du XXème siècle, après l’épuisement des ressources en charbon et la délocalisation des usines métallurgiques.
Les emplois (surtout à mi-temps et aux droits syndicaux réduits, à domicile sur ordinateur, ou payés à la tache), seront alors transvasés dans la catégorie des services, et dans la gestion du patrimoine spéculatif auprès de la classe dirigeante, grâce aux revenus du pétrole de la Mer du Nord et au développement de la City dans le secteur du blanchiment d’argent effectué dans les succursales-paradis fiscaux de ses îles du Royaume-Uni et du Commonwealth. La finance étant en Angleterre maintenant l’État, aux mains de son élite aristocratique, industrielle, commerçante, financière, et internationale (Bush-Père citoyen honorifique de la City peut y voter et ainsi avoir ses entrées prioritaires au Parlement de Londres).
De même, les acquis sociaux et syndicaux du New Deal aux USA sont actuellement fortement remis en question. Les multinationales y ont récemment gagné le statut d’individus, bénéficiant du droit de liberté d’expression, et peuvent financer anonymement les partis politiques.
Il n’est pas étonnant que le néo-libéralisme épouse parfaitement ce modèle communautariste hollandais de tolérance, mais non de mixité (la Hollande étant a la charnière entre l’Empire Romain “métissé”, et le Monde Anglo-germanique “uni-racial”). Les USA auront la Ségrégation, l’Angleterre le culte de la hiérarchie sociale et son mépris des populations celtiques, l’Allemagne le nazisme. Cela ressemblant aux classes/castes indo-européennes. Le clergé proche du pouvoir et caution morale du système, les nobles-guerriers dans une armée de métiers et de mercenaires, et les travailleurs-artisans-paysans-esclaves. Les aristocrates s’appropriant les attributs d’un groupe étranger à cette civilisation : les marchands, tout en lui donnant un aspect impérialiste conquérant. Des comportements de sociopathe, et une prise de risque inconsidérée sont encouragés (CF : prédilection pour la cocaïne). Ainsi, la parenthèse tentation collectiviste s’écroulant avec le communisme, et l’avènement maintenant des technologies supportant l’individualisme, nous sommes de retour dans le Monde Anglo-saxon à une fragmentation de la société selon ce clivage.
Les empires espagnol et portugais privilégieront un système moyenâgeux agraire, l’exportation des richesses naturelles, et la thésaurisation des métaux précieux (CF : bullionisme). L’aristocratie capitaliste en Allemagne ne survivra pas à ses aventures militaro-industrielles lors de ses différents régimes autoritaires de la fin du XIXème jusqu’au milieu du XXème. La France centralisatrice, périodiquement décimée lors de ses guerres européennes, réglera la question avec ses deux révolutions et la perte de ses colonies. L’état nation et la république, suite à deux Guerres Mondiales en partie déclenchées par ses élites industrielles, donnera naissance au modèle, dans ces deux pays, de la démocratie sociale “collectiviste”, de l’égalité des droits et de la justice, et d’une certaine mise en commun des richesses, à organiser démocratiquement selon le principe de la fraternité sociale.
Dans le Monde Anglo-saxon, la richesse est toujours en relation avec le pouvoir suivant des rapports de dominance. Il est un enjeu de lutte entre groupes et classes sociales (CF : l’anoblissement y est toujours en cours !), et la démocratie est toujours extérieure à ce système. Elle sert, selon le contexte économique-historique, à pacifier la caste des serviteurs-travailleurs, à organiser son exploitation et productivité, à aider la caste aristocratique guerrière-industrielle à conquérir de nouvelles richesses, et dans ses relations avec différents pays-systèmes-économies ou castes diverses étrangères, alliées ou ennemies à manipuler (ouvertures de marchés, attirer les investissements [durant 30 ans, avant l’Euro, 50% des profits réalisés en France iront s’investir aux USA], attirer les cerveaux et technologies extérieurs, attiser des conflits larvés internationaux, favoriser des coups d’états, etc.). Ainsi qu’à sauvegarder le système, à protéger un clergé, protestant décentralisé organisé en chapelles, qui préfère mettre en avant la charité plutôt que l’équité (soumission à l’autorité, culpabilisation morale des pauvres, glorification via le libre arbitre de l’individualisme américain, manichéisme, dédouanement moral de l’enrichissement capitaliste en faisant de la réussite professionnelle un signe d’élection divine, pression sociale, etc.). Et aussi à démêler les possibles différents dans la caste dirigeante. La recherche du profit et du pouvoir sont le moteur de l’élite pour elle-même, et donc de la société qui l’imite ; détruisant ainsi, sauf pour une petite minorité de chanceux ou sociopathes agressifs selon le modèle social « winners/ loosers », ses espoirs d’accéder à un meilleur sort commun.
Il faut bien différencier le libéralisme des siècles précédents, du néolibéralisme du milieu du XXème siècle. A son origine le libéralisme avait encore besoin de l’état pour promouvoir le commerce, développer la colonisation, mettre en place des infrastructures, établir la paix sociale et protéger les routes commerciales, et de même, comme au XIXème avec Napoléon III et Bismarck, s’occuper d’ingénierie sociale pour augmenter la productivité des travailleurs (les banques privées frapperont la monnaie en Angleterre, et la Réserve Fédérale américaine sera une banque centrale privée).
Ce n’est plus le cas maintenant : les infrastructures sont en place, le néo-colonialisme bat son plein, les masses sont pacifiées par une société de consommation accessible à la plupart, la robotique, les Latinos aux USA, et les ouvriers chinois augmentent la productivité, et la Pax Americana est établie (CF : Empire Britannique). Le dirigisme à la Colbert, celui socialiste, ou autoritaire du capitalisme d’état des dictatures, voire même les planifications de l’Union-Européenne ne l’entrave pas. La classe des affaires n’a plus besoin de l’état, ou du moins seulement pour orienter les réglementations en sa faveur (voire, par exemple, en favorisant la prédation des banques par une usure éhontée et les subprimes, en couvrant les manipulations durant des années de compagnies comme Enron, ou la création tous azimuts de casinos), ou en minant des services publics en leur coupant progressivement leur financement (poste, système de santé et de retraite pour les personnes âgées démunies).
Les anglo-saxons ont opérés plus qu’ailleurs, via nombre de niches fiscales, des baisses d’impôts aux plus riches et aux multinationales. Pour éviter le naufrage, et être de nouveau compétitives les compagnies américaines, comme les collectivités, se mettent en faillite en réduisant les retraites (privées aux USA), qu’elles auraient dû avoir à payer. L’élite des affaires organise la corruption des politiques, des syndicats, des fonctionnaires, des médias, et des experts académiques et scientifiques. Le néo-libéralisme par essence égoïste est maintenant prédateur, les nouvelles marges de profit devant être prises des revenus de l’état (privatisations), des collectivités (baisse des impôts), et des individus en déniant au besoin leurs droits sociaux (et même individuels sur une base morale : anti-contraception et avortement, droits des homosexuels), contre le bien commun, la démocratie, l’état, et même la notion d’état nation.
Seule la concurrence nouvelle de pays émergeants, ou l’épuisement des ressources, rendra en partie l’état de nouveau nécessaire, mais comme en 1918, par la guerre. Les USA et l’Angleterre continuent le rapport de vassalité-seigneurie dans leurs relations internationales, à comparer d’avec le principe de coopération de l’Union-Européenne. Le colonialisme anglais, et le néo-colonialisme US via le très britannique pouvoir économique donné aux élites locales (CF : Empire romain déjà), est bien loin de la tentative (souvent hypocrite malheureusement), d’éducation citoyenne des peuples coloniaux à la française (CF : différences des colonisations : anglaise, américaine, allemande, hollandaise, belge/ le « Congo du Roi des Belges », portugaise-espagnole, arabe, turque, chinoise, japonaise, et maintenant indonésienne en Irian-Jaya). L’établissement d’une élite aristocratique transnationale néolibérale gouvernant de blocs à blocs culturels, ou à l’échelle mondiale est aussi à envisager.
Suivant ce système individualiste et multiculturel (de populations immigrées du Tiers-Monde qui l’acceptent avec un certain sectarisme pour préserver leur identité), où le séparatisme est fortement encouragé au sein de la société, il est à noter que le point de départ de la fragmentation du Royaume-Uni avec la création des parlements régionaux, a été lancé par les “politiques” (CF : courant Troisième Voie de Tony Blair, un travailliste vaincu idéologiquement), durant le triomphe du néo-libéralisme, non par les écossais eux-mêmes. La population anglaise elle-même est favorable à la création de son propre parlement régional sans les écossais. Cameron enchainera rapidement ce processus de désengagement de l’état, avec son projet de Grande Société sabordant l’organisation collective et démocratique du pays (après les privatisations de Thatcher), en y substituant les liens entre communautés autonomes aux intérêts particuliers sans outils communs de transformation ou de protection (comme les services sociaux, la solidarité générationnelle facilitant l’ascension sociale, les droits du travail, l’accès à la justice, la progressivité de l’impôt [dans la constitution française], l’éducation (CF : marchandisation de l’éducation, No Child Left Behind), [pas de curriculum national dans l’enseignement aux USA], la déconcentration des médias, les régulations financières, les transports publics, l’environnement, la protection des consommateurs, etc..), pour les livrer aux « Lois du Marché ».
Le pouvoir en place profitant largement de la désintégration de possibles fortes oppositions au système dont il profite et qu’il organise. En bref : “Diviser pour régner”. La ségrégation positive dans l’éducation, mise en place après le Mouvement des Droits Civiques mené par Martin Luther King, ne favorise qu’une minorité raciale au détriment de la vaste majorité de pauvres, quelles que soient leurs origines ethniques, qui auraient dû bénéficier de ses mêmes droits (financiers du moins pour l’éducation).
Au Canada un gouvernement conservateur anglophone réduira le Québec à une “nation” parmi d’autres (CF : réserves amérindiennes crées par les anglais après la conquête de la Province). Le Québec fait culturel particulier a un “projet de société différent pour l’Amérique du Nord”. Aux USA les attaques contre le “Big Government” fédéral et le retour aux États de pouvoirs fédéraux, ou la suppression annoncée de départements à vocation d’aides et de cohésion nationale est l’œuvre des Républicains, mais aussi des Démocrates qui ont soutenu une politique néolibérale depuis les années 60 dans un but d’enrichissement d’avec les milieux des affaires. La transformation démographique récente de la capitale Washington (passée de ville historiquement noire à blanche), pour cause de transfert très lucratif au secteur privé de services précédemment effectués par l’état en est l’illustration.
L’Angleterre privatise ses rues (beaucoup de parcs l’étaient déjà), ses routes, et partiellement sa police. L’armée américaine utilise l’agence de sécurité privée Black-Water, sous-traite ses services de renseignements, et fait opérer ses drones dans des universités. L’ONU utilise des mercenaires en Somalie. Cette prise du pouvoir, au USA, est favorisée par une survivance du XVIIIème siècle, le président n’y est pas élu au suffrage universel, et il n’y a qu’un tour aux élections éjectant tous petits partis, sans coalitions possible, ne jouant pas le jeu du système. La « poursuite du bonheur » inscrite dans la constitution (qui est sacrée aux USA), est purement individuelle, et correspond maintenant seulement à la notion de libre entreprise. Les USA, de culture anglaise, sont anti-révolution et anti-socialisme à la française. Ils sont communautariste à la hollandaise. La tolérance n’est pas la convivialité : l’individualisme, le racisme, et le classisme sont partagés par tous les groupes.
Le féodalisme y trouve sa principale expression dans un système de corporations de métiers (retraite, droits syndicaux), et de guildes marchandes ou industrielles, organisés en lobbies auprès d’un gouvernement de milliardaires comme en Angleterre. Les retraites (financiarisées à la bourse), et le système de santé (même celui d’Obama), resteront privés.
Un système officiel de lettres de recommandations, de déclaration de salaires, de situation bancaire, et judiciaire, y est souvent toujours en cours pour trouver un emploi. S’y ajoute une prolifération de contrats de confidentialité et d’exclusivité, d’assurances excessives, nuisible à l’exercice des droits individuels des salariés. Généralement un problème de société, qui serait pris en charge par le politique en Europe, dans le Monde Anglo-Saxon est résolu par une décision de justice faisant jurisprudence. C’est l’armée qui actuellement s’attaque à l’épidémie d’obésité ! A termes, le risque est que l’état ne garde que ses pouvoirs répressifs envers la population (état policier), l’armée, et un semblant de diplomatie, dans le style de pays méditerranéens et du Moyen-Orient en décadence, dont l’apogée s’est située au XIIème siècle (CF : destruction de Bagdad par les mongols, disparition progressif de l’héritage Grec et Perse).
Les multinationales formées en clans de mercenaires politiques (positions de pouvoirs en leur sein de plus en plus héréditaires et interfamiliales), sont plus qu’ailleurs désolidarisées de leur substrat national (CF : paradis fiscaux + délocalisation). La citoyenneté anglo-saxonne y est particulièrement atomisée (et armée), et circonscrite à son groupe racial, ethnique ou religieux. Copinage et népotisme sont la règle. La survivance de vrais ghettos comme au Moyen-âge y est toujours d’actualité (et toujours en formation).
Le retour officiel d’un droit légal coutumier juif et musulman en Angleterre est observé. Le Monde Anglo-saxon n’est pas complètement postmoderne comme celui de l’Europe Continentale, vis a vis de la religion qui y continue de croître (CF : droit nouvellement acquis à la discrimination des employés selon leur religion pour les employeurs d’organisations-entreprises religieuses), ou dans son rapport aux sciences (CF : anti-évolution, sciences molles et pseudosciences, ésotérisme. Genre : « la main invisible du marché », « Free Market », ou « destruction créatrice »). Cela peut être dû aussi à la langue anglaise elle-même souple et créatrice, mais peu articulée (précision aléatoire des relations mots/concept). Fait particulier, et malgré la présence d’une éducation publique (celle privée est favorisée), différentes formes de la langue anglaise, selon la classe sociale ou l’origine ethnique, sont transmises de génération en génération. L’horizon sociétal indépassable de la culture anglo-saxonne du XXIème siècle, sans apports culturels extérieurs, pourrait être le retour au féodalisme qu’elle n’a jamais vraiment complètement quitté.
Il est intéressant de constater que les anticipations intuitives de la science-fiction anglo-saxonne, à part celles résultant de l’après-guerre et de l’inconscient collectif européen suite à l’expérience du fascisme et du communisme (CF : dystopia : 1984, Le Meilleur des Monde, Fahrenheit 451), ou celles antérieurs, du XVIIIème siècle, sont sans projet utopiste. L’univers représenté est forcément une société moyenâgeuse, genre Far West où règne la loi du plus fort, non égalitaire et sans notion de méritocratie. L’état est de tendance fasciste conquérante, et fortement capitaliste. Sa société est industrieuse et très élitiste, comme l’était le fascisme en définitive. Elle est généralement le fait de grandes corporations exerçant un pouvoir absolu sur leurs sujets technologiquement transformés physiquement ou pseudo-spirituellement, accessoirement par des drogues ou l’influence du virtuel, sans plus de semblant de démocratie, en usant de leurs pouvoirs de coercition ou de perversion, basés sur l’appropriation des structures socio-économiques (CF : Philip K. Dick). Des ligues d’intérêts privés, parfois avec leurs propres forces de répression, assujettissent une société en décomposition, abêtie, et ramenée au rang d’objet, dans le genre, en somme, très anglo-saxon de l’Héroïque-Fantaisie. Seules d’improbables rencontres extra-terrestres apportent une lecture critique de la société humaine la composant.
Ces considérations ne porteraient pas à conséquences si n’était pas déjà engagée une course primordiale pour l’humanité à de nouvelles ressources et technologies, comme l’hélium-3 lunaire, entre les futurs blocs et différentes incarnations du capitalisme (le projet de coopération internationale ITER en France de fusion nucléaire est une alternative). De même, les percées spectaculaires dans les sciences de l’allongement de l’espérance de vie, et l’arrivée prochaine de leurs thérapies, poseront la question des liens unissant les différentes composantes de la société et la légitimité de nos systèmes. L’Europe et le Monde Anglo-Saxon s’opposeront diamétralement sur leur mode de répartition aux populations, sur fond de tensions Nord-Sud fortement ravivées.
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