(Français) Qu’est-ce que l’Ican, le lauréat du prix Nobel de la paix ?
ORIGINAL LANGUAGES, 16 Oct 2017
François d’Alançon | AFP – TRANSCEND Media Service
Cette coalition mondiale de plusieurs centaines d’ONG s’est mobilisée pour le traité d’interdiction de l’arme atomique, adopté par 122 pays le 7 juillet 2017 à l’ONU.
6 octobre 2017 – Le prix Nobel de la paix a récompensé, vendredi 6 octobre, la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (Ican) pour ses efforts contre ces armes de destruction massive au cœur de tensions internationales en Iran et Corée du Nord.
Soixante-douze ans après les bombardements de Hiroshima et Nagasaki, ce Nobel distingue une coalition d’ONG qui a poussé à l’adoption cette année d’un traité d’interdiction de l’arme atomique mais envoie aussi un message aux puissances nucléaires pour qu’elles entament des « négociations sérieuses » en vue d’éliminer leur arsenal.
Le Nobel de la paix attribué à la campagne antinucléaire ICAN
« Nous vivons dans un monde où le risque que les armes nucléaires soient utilisées est plus élevé qu’il ne l’a été depuis longtemps », a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen. « Certains pays modernisent leurs arsenaux nucléaires, et le danger que plus de pays se procurent des armes nucléaires est réel, comme le montre la Corée du Nord », a-t-elle ajouté.
Une coalition mondiale regroupant plusieurs centaines d’ONG
Constituée officiellement en 2007 à Vienne, en marge d’une conférence internationale du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (Ican) est une coalition mondiale regroupant plusieurs centaines d’ONG visant à mobiliser les citoyens de tous les pays pour inspirer, persuader et faire pression sur leurs gouvernements afin de lancer et de soutenir des négociations en faveur d’un traité d’interdiction des armes nucléaires. L’archevêque sud-africain et prix Nobel de la paix Desmond Tutu, le musicien de jazz Herbie Hancock ou encore le Dalaï-lama font partie de ceux qui soutiennent l’organisation, dont le siège se situe dans les bâtiments du Conseil œcuménique des Églises à Genève, près de l’ONU.
À lire : Le Vatican ratifie le traité sur l’interdiction des armes nucléaires
Son comité de pilotage international comprend trois co-présidents, l’Australien Tilman Ruff, le Japonais Akira Kawasaki et la Britannique Rebecca Johnson. Financée par des donateurs privés et par des contributions de l’Union européenne et d’États, dont la Norvège, la Suisse, l’Allemagne et le Saint-Siège, avec un budget annuel de près d’un million de dollars, l’Ican rassemble un réseau international d’organisations partenaires parmi lesquelles 27 organisations ou associations françaises dont Pax Christi et le Parti communiste français.
Un traité d’interdiction des armes nucléaires adopté à l’ONU
L’Ican a fait campagne pour le traité d’interdiction de l’arme atomique, adopté par 122 pays le 7 juillet 2017 à l’ONU. Ce texte de dix pages interdit la production, la possession, le stockage, le transfert, le déploiement, l’emploi ou la menace d’emploi des armes nucléaires. Ouvert à ratification à compter le mercredi 20 septembre, il entrera en vigueur « quatre-vingt-dix jours après le dépôt du cinquantième instrument de ratification », c’est-à-dire si cinquante pays le signent, ce qui pourrait intervenir au plus tard d’ici à mai 2018.
Dossier : Les prix Nobel 2017
Parmi les États en pointe pour le défendre l’Autriche, le Brésil, le Mexique, l’Afrique du Sud, la Suède, l’Irlande et la Nouvelle-Zélande. Le Japon, seul pays victime de frappes nucléaires, n’a pas participé aux négociations ouvertes le 27 mars, ni aucun des neuf pays détenteurs de la bombe, à savoir les six États « dotés » au sens des traités internationaux (États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Chine et Inde), auxquels s’ajoutent les États non déclarés (Pakistan, Israël et Corée du Nord). Dans un communiqué commun, la France, les États-Unis et le Royaume-Uni avaient rejeté un texte qui « méprise clairement les réalités de l’environnement sécuritaire international », au premier rang desquelles la menace nord-coréenne.
L’absence des pays détenteurs de l’arme nucléaire prive le texte de toute portée réelle mais son adoption fragilise la légitimité de l’arme suprême dans l’opinion publique.
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